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27 mars 08
Paris accueille le 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme
Le 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme (FIFDH) a ouvert ses portes le mardi 25 mars. Jusqu’au 1er avril, trente deux films documentaires suivis de débats avec les réalisateurs, des responsables d’ONG, des journalistes… seront projetés dans les deux salles du cinéma Action Christine à Odéon (Paris).
Droits de l’Homme, enjeux humanitaires et développement durable
Produit et organisé par l’association [A]LLIANCE depuis 6 ans, le FIFDH propose une sélection de films internationaux visant à promouvoir les droits de l’homme, les enjeux humanitaires et le développement durable.
Plus important festival régulier sur les droits de l’Homme, il fait parti du réseau Human Rights Films Network qui, depuis sa création en 2004 ; regroupe plus d’une vingtaine de festivals sur ce thème.
De la Chine aux Etats-Unis, de l’Afrique centrale à l’Amérique du Sud, la programmation du FIFDH aborde des thématiques poignantes et variées allant du milieu carcéral aux crimes de guerres, de l’immigration aux problématiques agricoles.
Un véritable travail de sensibilisation du grand public avec des films marquants, des réalisations transparentes et des débats enrichissants avec les réalisateurs et des spécialistes des questions abordées.
Ma fille la terroriste
Dans le conflit qui oppose les forces gouvernementales au groupe séparatiste LTTE depuis près de 30 ans, les personnes les plus craintes par les populations civiles se trouvent être les femmes Black Tigers, véritable commando suicide formé à infiltrer l’administration singhalaise et qui font de leurs corps la plus terrible arme dans cette guerre.
Présente à Sri Lanka de 2003 à 2007, la réalisatrice Norvégienne Beate Arnestad attire l’attention par son film sur les rouages qui conduisent de jeunes personnes à s’engager dans un conflit jusqu’à la mort. Par le portrait de deux jeunes femmes liées par une amitié très forte, elle montre comment la société sri lankaise construit des terroristes.
Entrées dans le mouvement LTTE à l’âge de 12 ans suite à la fuite des combats ou aux décès de leurs proches victimes de raids aériens, Darshika et Puhalchudar sont animées d’une conviction effroyable : faire don de sa vie pour pouvoir démanteler ceux qu’elles considèrent comme les oppresseurs sanguinaire de leur peuple.
Pour elles, il n’y a plus d’avenir possible et la mort est synonyme de victoire, comme le montre Darshika en parlant de la possible futur mission de son amie : « Je n’attendrai pas qu’elle revienne, j’attendrai l’explosion qui détruit l’ennemi ».
Articulé autour d’images choc de la guerre et des attentats, le portrait poignant de ces deux jeunes femmes se tourne sur leur formation rigide, leur engagement sans limite en réponse aux conditions de vie des populations tamoules tout en pointant sur un conditionnement effroyable depuis leur plus jeune âge.
Intervenant après la projection de mercredi, Aloysius John, responsable du département Asie du Secours Catholique pose la question suivante : « Les conditions intolérables de déplacement des populations civiles, l’avenir incertain, l’angoisse des attaques incessantes entre les deux partis, l’image d’une paix impossible ne contribuent-ils pas à la formation du terrorisme ? »
Prochaine projection - suivie d’un débat avec la réalisatrice Beate Arnestad - :
Jeudi 27 mars à 20h45 au cinéma Action Christine, 4 rue Christine 75006 Paris