Sidr dévaste le Bangladesh
Jeudi 15 novembre, le cyclone Sidr a dévasté le sud du Bangladesh. Depuis 1877, année où ont commencé les mesures métrologiques dans cette partie du monde, Sidr est le deuxième plus violent cyclone a avoir frappé le Bangladesh.
Sidr, cyclone de catégorie 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson (graduée de 1 à 5 suivant l’intensité des vents des cyclones tropicaux), se place juste après le cyclone Gorky, de catégorie 5, qui avait tué 138 000 personnes dans le pays en 1991.
Le cyclone, d’un diamètre de 500 km, a frappé les côtes du Bangladesh avec des vents de 220 à 240 km/h, tuant plus de 2 200 personnes selon le dernier bilan officiel. Le Croissant Rouge bangladeshi fait état de 5 000 à 10 000 morts.
Sidr a également endommagé les axes de communication (routes inondées, ponts effondrés) et les réseaux téléphoniques et électriques, coupés dans plusieurs régions.
Environ 210 000 hectares de cultures ont été endommagés et des centaines de milliers de volailles et bétails tués.
La population bangladeshi, comptant 80% de ruraux vivant pour la moitié avec un revenu annuel de moins de 100 US$, a déjà du mal à se relever des inondations spectaculaires de fin juillet 2007, qui avait inondés 60% du pays.
Le cyclones tropicaux qui de forment dans le golfe du Bengale sont parmi les plus meurtrier du monde.
Depuis le cyclone Gorky en 1991, le gouvernement de Dacca a pris des mesures préventives en construisant des abris anticycloniques sur pilotis le long des côtes qui laissent passer les vagues et qui peuvent abriter de 500 à 5000 personnes. Ils sont équipés de réserves de nourritures, d’eau potable et de toilettes. Des volontaires sont chargés de donner l’alerte et d’évacuer les populations vers ces abris. L’alerte déclanchée par les stations météorologiques est relayée par des volontaires formés par le gouvernement qui sont également chargés de l’évacuation des populations. Ce système a permis l’évacuation et la protection d’1,5 million de personnes pendant le passage de Sidr.
Vendredi la Commission Européenne avait annoncé une aide qui, devant l’ampleur de la catastrophe, a été augmentée lundi de 2,15 millions à 9,35 millions de dollars.
La France a annoncé une aide d’urgence de 500 000 euros. Le ministère des Affaires étrangères précisent que deux tiers de cette aide sont destinés à de l’alimentaire.
En Belgique, le ministre des Affaires Etrangères, Karel De Gucht, octroie une aide 250 000 euros pour un programme appelé « cash for work » destiné à apporter un emploi temporaire, des semences et du matériel agricole à 2 500 familles. Sabine Laruelle, ministre de la Coopération au développement, débloque 1,4 million d’euros destinés à l’aide alimentaire de 200 000 agriculteurs par le biais de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations - Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)
Du côté des Organismes Non Gouvernementaux, le Secours Populaire français et la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FISCR) ont lancé un appel aux dons. La FISCR coordonne actuellement quatre équipes d’évaluation sur le terrain.
Bien que l’aide internationale ait l’air plus préparé et organisé par rapport à ce genre de catastrophe naturelle de grande ampleur, il faut espérer que l’ « effet tsunami » ne se reproduira pas au Bangladesh et qu’une réelle aide sera apportée aux victimes. Suite au tsunami de décembre de 2004, beaucoup d’ONG n’avaient pas su dire stop à leurs donateurs et s’étaient retrouvé avec un surplus de fond ce qui avait mené à une présence trop longue de ces ONG sur le terrain et des projets conduits à la va-vite. L’ « effet tsunami » avait vu naître des phénomènes comme la multiplication de petites ONG non formées, des blocages de fonds par les autorités et une augmentation de la corruption comme à Sri Lanka.