Des ailes dans le dos

Je n'avais jamais visité de mines de ma vie et j'en reste très impressionnée. Notamment car ça me renvoie à des souvenirs d'histoires de prisonniers des mines de sel pendant la seconde guerre mondiale qu'on m'avait raconté enfant, mais également car celles-ci ont été entièrement creusées par l'homme et que c'est ... wahoo. 

Sur les parois les traces des coups dans le sel nous ramènent au passé. Imaginer tous ces hommes et ces chevaux, dans le noir toute l'année, à passer des heures à creuser, couper, extraire, remonter ces blocs de sel. Le sel qui colle à la peau, le sel dans l'air qu'on respire à longueur de journée. La lumière du jour qu'on ne voit pas... Et imaginer l'histoire de milliers de miniers d'hier et d'aujourd'hui. Et ma tête qui tourne...

Aujourd'hui les mines sont toujours exploitées et se visitent. Une longue galerie de 917 mètres de long permet d'avoir accès aux mines. Celle-ci construite entre 1853 et 1871 était utilisée pour faciliciter l'extraction du sel. La mine principale a été aménagée de façon assez incongrue: auditorium, parc pour enfant, grande roue, mini-golf!!!!! Au fond, un lac d'eau salée glacée sur lequel on peut faire des ballades en barque! Sur les photos, on voit les traces des coups des outils utilisés pour creuser.

En reprenant la longue gallerie, deux salles à visiter. Celle de présentation de CRIVAC, la machine d'extraction utilisée il y a fort longtemps. Construite en pin en 1881, elle était actionnée par des chevaux. Et la chambre des échos, une mine très profonde exploitée en 1740 qui donne un super écho!

Au fur et à mesure de votre avancée dans la gallerie, le froid s'installe pour arriver à 10° à 12° au fond de la mine. Franchement, en tong, ça fait vraiment frais! Une superbe expérience, peut-être mon endroit le plus "wahoo" avec les volcans de boues de Berca.

Des infos.... sur le site des mines!

Alors comment dire.... Turda.... Turda, ce sont des mines de sel superbes et gigantesques. Turda, c'est de la musique dans la ville qui sort de haut parleurs à longueur de journée. Turda c'est une ville dont les monuments sont mis en valeur par de nombreux éclairages. Mais Turda c'est surtout et toujours... une ville morte où il n'y a pas un passant!

Si vous vous retrouvez à Turda en pleine journée, il y a toujours des choses à faire... comme visiter les églises, manger une pizza chez le mafieux du coin, passer des heures à tenter de trouver une chambre d'hôtel ou encore tenter de localiser les ruines romaines!

Pour les ruines, c'est vraiment difficile à trouver. Je vous laisse mon plan à main levée qui n'est pas très précis mais qui peut aider un minimum. Pour info, une fois près des ruines, il faut se garer et marcher.... elles sont au milieu du champs.

Nous avons dormi à la Pensunea Turista Bradul, qui est à environ 5 minutes en voiture des mines mais que je suis incapable d'indiquer. C'est à peu près là: en partant des mines ça doit être première à gauche, passer devant une grande maison avec jardin, au bout aller à droite. Bonne chance! Le concept de la douche dans la chambre est assez intéressant et la nuitée est à 70 lei. Il faut demander les chambres les moins chères car sinon ils indiquent les plus chères en premier.

L'expérience de Turda était sympa, dans le genre ville sinistrée et sinistre...

Située sur la route entre Sibiu et Cluj, Alba Iulia est une étape très intéressante. En soit la ville n'a pas l'air tip top, mais la citadelle est superbe avec plusieurs églises et monastères, musées et jolis bâtiments administratifs. C'est un poil étrange car l'endroit rappelle vaguement l'Italie (ou alors je délire, ou alors un élément de ma mémoire fait le lien), c'est calme et c'est piéton!

Les statues installées un peu partout dans la ville permettent facilement de s'imaginer être dans un autre monde.

Un travail important a l'air d'avoir été fait sur les fondations afin de les consolider.

Alba Iulia revêt une importance particulière au point de vue historique. En effet, c'est ici que le rattachement de la Transylvanie à la Roumanie a été proclamé deux fois: en 1599 et en 1918.

Le festival international de théâtre de Sibiu se tenait cette année pour la 20e fois. Coïncidence, 2013 est également l'anniversaire d'entrée de la Roumanie dans la francophonie.

Ce festival se tient tous les ans pendant 10 jours en été, mieux vaut vérifier les dates et booker à l'avance car il y a foule.

Le soir où nous étions à Sibiu nous avons pu assister à une super représentation qui mettait en scène plusieurs concurrents de différents pays venus présenter leur machine volante! La France était d'une grande élégance, l'Allemagne très rigide, les USA bien hallucinés et la Russie très alcoolisée! Nous avons frôlé l'incident diplomatique version Cold War, mais la Russie poursuivant la belle Angleterre a détendu l'atmosphère.

Le spectacle a été arrêté, le diable en personne compromettant tous les décollages au point que l'Américain a explosé. La France n'a donc pas pu concourir, mais à tout de même gagné le droit de s'envoler avec le diable.
C'était magique!

Sibiu a été fondée par des colons allemands (oui encore) au XIIe siècle et fut un centre culturel important pour les Saxons. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la ville est exclusivement allemande et il faut attendre les années 30 pour obtenir une majorité roumaine. Aujourd'hui la majorité de la population est roumaine (plus de 95%) mais l'empreinte saxonne reste visible notamment par la présence de nombreuses librairies allemandes.

Sibiu est l'une des plus grandes villes de Transylvanie. Très jolie ville, on en fait tout de même le tour très rapidement. Nous n'avions pas du tout prévu de s'y arrêter, mais au final nous avions un peu de temps devant nous et nous avons bien fait. Lors de notre passage se tenait le festival international de théâtre de Sibiu et pas mal de spectacles de rue animaient la ville.

La ville haute s'articule autour de trois places où il est agréable de boire une bière, ou deux, ou trois...

Pour les info touristiques! Dans le Lonely, le Flying Time Hotel est noté comme coup de coeur, lors de notre passage il avait été repris et avait changé de nom. Je ne sais pas ce que l'hôtel vaut mais il existe toujours en tout cas.
Nous avons posé nos sacs au Old Town Hostel, sur la Piața Mica. C'est une auberge de jeunesse comme je les aime avec pas mal de graffitis et une bonne ambiance. Un peu chère cependant (50lei en dortoir) mais elle a l'avantage d'être en plein centre. Comme ailleurs le café et le thé sont gratuits.

Nous nous sommes juste arrêtés pour boire un café et faire une petite balade. La cascade se voit bien depuis la route et on peut soit prendre le télécabine pour monter au lac, d'où nous venions, soit grimper pour voir la cascade de plus près. Comme nous avions prévu d'arriver à Sibiu dans l'aprem et que nous avons déjà vu pas mal de cascades dans d'autres pays, nous avons décidé de continuer notre route assez rapidement.

Visiblement on peut camper près du torrent. Quelques petites échoppes permettent de manger un morceau et boire un verre. Nous avions acheté du pain et du fromage au lac, l'un des deux fromages étant franchement dégueu il a fait le bonheur d'une famille de chiens errants.

Autre endroit vraiment magique: le lac Bâlea. Au plus haut de la Transfăgărășan, à plus de 2000 mètres d'altitude dans les Monts Făgărăș, se trouve le lac glaciaire Bâlea.

Imaginez.... Vous êtes au mois de juin, il ne fait pas super beau, mais vous avez eu un temps printanier ce matin, hier carrément estival et là.... vous vous retrouvez en plein dans la neige, avec une température avoisinant les 0° face à un lac à moitié gelé, le tout posé au milieu de pics enneigés. Et puis vous regardez autour de vous et appréciez le comique de la situation: des touristes en talons et micro-short, d'autres en manteau et... hein? ah pourquoi pas! une bande de skieurs et snowboarders qui escaladent une pente très abrupte pour se faire une descente!

Nous avons pu monter en voiture par la route à moitié dégagée, mais il existe également un téléphérique pour monter depuis la cascade Bâlea. Il est possible d'y skier en hiver et parfois jusqu'en juin, mais à ses risques et périls car il n'y a pas de pistes. Visiblement on peut descendre jusqu'à la cascade.

Le temps était très couvert, et pour repartir ça a été assez périlleux. Le brouillard avait tout envahi, Marty se retrouvant à rouler au bord d'un précipice sur une route à moitié déneigée avec de la neige qui continue de fondre, et surprise, un éboulement! C'était vertigineux! Enfin d'un autre côté heureusement pour mes nerfs qu'on voyait rien.

Creusé entre 1961 et 1966 pour alimenter l'usine hydroélectrique, le barrage Vidraru est l'un des premiers lieux très marquant, pour moi, sur la Transfăgărășan.

Je n'avais jamais eu l'occasion de me tenir en haut d'un barrage aussi élevé et les sensations sont décuplées pour moi qui ai le vertige (oui, j'ai peur du noir, des singes et en plus j'ai le vertige).

En plus du fait que 166,6 mètres c'est vraiment super haut, le lac artificiel de Vidraru créé par le barrage est très étendu, il contient 465 millions de mètres cube d'eau. De quoi se sentir vraiment vraiment minuscule et extraordinairement impressionnée par le travail de ceux qui ont construit ce barrage.

Je crois que c'est la première fois où je reste soufflée par le travail des hommes, la seconde fois aura aussi lieu en Roumanie, à la fin du voyage quand nous nous rendrons aux mines de sel.

Construite dans les années 70, en 4 ans et demi, la Transfăgărășan relie Curtea de Argeș à Sibiu. Elle tire son nom des monts Făgărăș qu'elle traverse. Il s'agit de l'une des deux routes les plus élevées du pays.
 

Le départ se fait à Curtea de Argeș puis passe par Arefu et la citadelle de Poienari. Quelques kilomètres plus loin la route longe le barrage et le lac artificiel de Vidraru.
 

A son plus haut point (2034m) elle passe près du lac glaciaire Bâlea après avoir traversé le tunnel Bâlea, le plus long tunnel de Roumanie (884 mètres de long). Même en été, il peut faire vraiment froid au niveau du lac. La route redescend pour passer à côté de la cascade Bâlea, visible depuis la route.
 

De la citadelle au lac, le voyage dure d'une heure à une heure et demi. De là pour rejoindre la N1 il faudra environ 1heure et 1h30 pour rejoindre Sibiu. Au total, la route fait 134km (d'après google map).
 

Elle a été construite pour traverser les Carpates et permettre d'éviter une éventuelle invasion soviétique comme celle de la Tchécoslovaquie en 1968. Inaugurée le 20 septembre 1974, elle n'ouvre que deux à trois mois par an: juillet et août, parfois juin. Vers Poienari, un panneau indique si le mont est ouvert ou fermé. Cependant il peut être officiellement fermé, mais officieusement ouvert. Si vous prenez la route dans ce dernier cas, faites très attention, elle peut être partiellement déneigée, la neige fondante, le brouillard et les précipices ne cohabitant pas toujours très bien.
 

Sur la route on peut trouver du pain et du fromage au niveau du lac même si tout est officiellement fermé, sinon quelques kilomètres plus loin vous trouverez au niveau de la cascade des sandwichs pour 5 lei, du thé et du café.

Le micro-village d'Arefu est situé à quelques kilomètres au sud de la citadelle de Poienari. La légende dit qu'après avoir aidé l'Empalleur à s'enfuir celui-ci aurait donné des terrains à ses serviteurs et que .... tous les habitants du village seraient donc les descendants des serviteurs de Vlad!

Le village est très rural, des potagers et des fermes un peu partout autour des routes défoncées. Beaucoup d'habitants pratiquent l'agrotourisme. Vous pouvez trouver une liste à la biblioteca. Attention, elle ferme très tôt!

Peu de cazare sont indiquées mais en demandant aux passants vous trouverez facilement.

Nous avons dormi à la Peniunea Mariana, tenue par un couple charmant dont la femme parle un tout petit peu français. Il y a deux grandes chambres très mimine à 70 lei, demandez celle avec le grand balcon qui a une belle vue sur leur grand potager. Vous pouvez les contacter au 0744-28547.

De dehors, on dirait juste une maison. La petite ferme est à l'arrière, pas loin du grand potager. En été vous pourrez boire votre café à l'extérieur dans un coin abrité avec une table et des chaises.