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Ici est ailleurs mais ailleurs est ici...

Avancée maoïste aux élections népalaises

Publié le 18 Avril 2008 par Blanche dans Divers

Avancée maoïste aux élections népalaises

vendredi 18 avril 2008, par Blanche Mattern


 

Alors que les maoïstes se profilent comme vainqueurs des élections constituantes du 10 avril, la Commission Électorale annonce la reconduite des élections dans certaines circonscriptions.


 

Les élections qui doivent faire basculer l’unique monarchie hindouiste au monde vers une démocratie se sont déroulées jeudi 10 avril dans un calme relatif.


 

Du dernier jour de campagne à la veille du scrutin des bombes ont explosé dans le pays, notamment au siège de la Commission Électorale à Katmandou. Le 8 avril, Rishi Prasad Sharma, représentant le Parti Communiste Népalais (formation rivale des maoïstes) était assassiné, son décès entraînant la mise en place d’un couvre-feu dans le district de Surkhet (moyen ouest). Outre les dispersions parfois violentes des manifestations népalaises, la police a également usé à plusieurs reprises de la force pendant les manifestations tibétaines. Mais, critiquées par les Nations Unies et les organisations internationales de défense des droits de l’Homme, les forces de police ne sont pas intervenues lundi 14 lors du rassemblement contre la répression chinoise au Tibet qui a réuni près de 4000 réfugiés tibétains, témoignant alors d’un désir de retour au calme.


 

Des manifestations dispersées violemment, un candidat assassiné, l’explosion répétée de bombes ont apportés son lot de difficultés aux premières élections népalaises se déroulant depuis neuf ans dans le pays.


 

Des scrutins annulés

 

Selon The Himalayan Times du mardi 15 avril, près de 9000 votes auraient été invalidés dans le district de Kavre (centre). Plus exactement, il s’agirait de 9 155 votes annulés sur 210 410 scrutins exprimés dans quatre circonscriptions du district, amenant le taux d’invalidation à 4,35%. La Commission Électorale vient d’annoncer que des votes ont été annulés dans 98 bureaux de votes. Le 10 avril, au soir des élections, cette même commission parlait déjà de rouvrir 33 des 20 879 bureaux de votes népalais. Les scrutins sont alors reconduits dans plusieurs circonscriptions et les résultats définitifs ne seront pas connus avant plusieurs semaines … retardant d’autant plus la formation de l’Assemblée Constituante.


 

Avancée remarquable des maoïstes

 

Avec près de 60% de participation, le CPN-M (Parti Communiste Népalais-Maoïste) emporte d’ores et déjà 115 sièges sur les 212 dont les résultats ont été dépouillés. Le parti du Congrès Népalais, du Premier Ministre Girija Prasad Koirala, emporte 32 sièges. Marqué par une nette perte d’influence, le - autrefois puissant - CPN-UML, Parti Communiste Népalais Union Marxiste Léniniste, ne dispose pour le moment que de 30 sièges.

A peine sorti de la guérilla qui a fait rage de 1996 à 2006 sur le territoire népalais, le CPN-M, s’annonce comme grand leader de la politique népalaise de demain. Les élections voient également l’émergence de petits partis comme le MJF, Madhesi Janadhikar Forum, dirigé par l’ancien maoïste Upendra Yadav, qui réclame l’autonomie renforcée de la région du Teraï et qui remporte 27 sièges.

Une fois les scrutins dépouillés dans leur totalité, les 601 députés de l’Assemblée Constituante auront à charge de faire disparaître une monarchie vieille de plus de 240 ans. Processus amorcé le 21 novembre 2006, lors de la signature d’un traité entre les sept partis népalais et les maoïstes engageant le Népal dans la voie de la démocratie et dont les élections du 10 avril constituaient l’étape décisive.


 

Le CPN-M affiche sa détermination à vouloir changer le Népal en s’accrochant fermement aux idées de fédéralisme, de représentations des communautés défavorisées et d’ethnies minoritaires. Couplé au fort sentiment d’animosité à l’encontre du roi autocrate Gyanendra dont font part la majorité des népalais, le parti - inscrit sur les listes des groupes terroristes des Etats-Unis et de l’Inde - a aujourd’hui le soutien de la plus grande part des électeurs népalais et toutes les chances de transformer son pays en démocratie.

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Elections à Sri Lanka, l'Angleterre perturbe le jeu

Publié le 11 Avril 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article1205

Publié le 11 avril 2008

 

Elections à Sri Lanka, l'Angleterre perturbe le jeu

 

Alors que des élections prétendues libres se tiennent pour élire un conseil provincial à l'est du pays, la Grande-Bretagne relâche Karuna, ancien chef de la faction Est des LTTE, engagé dans une lutte acharnée contre son ancien mouvement et soutenu par le gouvernement.

 

Des élections sous tensions

 

Samedi 10 mai s'est tenue dans la province Est de Sri Lanka l'élection d'un conseil provincial, le premier mis en place depuis 1988.

 

L'élection de ce conseil, dont les résultats ne sont pas encore connus, devrait permettre à la province de se remettre dans le chemin de la démocratie et de relancer le développement d'une zone fortement touchée par la guerre qui se déroule sur le territoire depuis près de trente ans et par le tsunami de 2004.

 

Plus d'un million d'électeurs ont pu se rendre dans les 1022 centres de votes de Trincomalee, Ampara et Batticaloa pour choisir parmi les quelques 1342 candidats qui concourraient pour les 35 sièges disponibles au sein du conseil. Une multitude de candidats représentants 18 partis politiques et 73 groupes indépendants, de quoi perdre l'électeur...

 

Bien que présentées comme des élections justes et libres permettant à la population locale de se sortir de l'impasse économique et humaine dans laquelle la guerre l'a plongée, les élections ne se sont pas déroulées sans heurts et ont été largement critiquées.

 

La fin de la période pré-électorale a été marquée par une paralysie de quelques heures du réseau ferroviaire jeudi 8 mai suite à la découverte d'un colis suspect, colis qui s'est avéré être un sac rempli de vieux vêtements... Vendredi soir, l'explosion d'une bombe dans un café très fréquenté d'Amparai a causé la mort de 11 personnes. La journée de scrutin a commencé sur une attaque des Black Tigers, commando suicide des LTTE, qui a coulé un navire de l'armée sri lankaise amarré dans le port de Trincomalee. Une ambiance plus que scabreuse qui aurait pu pousser certains citoyens à ne pas se rendre aux urnes.

 

La CAFFE, organisation de surveillance qui œuvre pour des élections démocratiques, annonçait la semaine dernière avoir reçu non loin de 38 plaintes concernant des violences liées aux élections. L'organisation qui avait -à juste titre- prévu une montée de violences dans la région a déployé des volontaires locaux formés au travail de surveillance et des unités de surveillance mobile sur les districts le jour des élections. Ce sont plus de 17 000 surveillants qui ont été chargés de mener à bien le déroulement du scrutin sur l'ensemble des bureaux de vote.

 

La réaction des partis politiques a également été sévère à l'égard de ces élections. L' UNP -United National Party- principal parti d'opposition et le SLMC -Ligue Musulmane Sri Lankaise- sont allés jusqu'à accuser le gouvernement de remettre la province par le biais des urnes aux mains d'un groupe armé, et ce malgré l'engagement annoncé de rétablir la démocratie. Ces accusations viennent après les protestations de l'UNP, de la SLMC et du JVP contre le réarmement paramilitaire qui serait en train d'avoir lieu dans la province orientale. En effet les élections qui s'étaient tenues en mars dans le district de Batticaloa avait été emportées par le parti du TMVP, parti proche de la faction Karuna qui avait fait scission en 2004 du mouvement des LTTE et qui est connu pour être soutenu par le gouvernement. De son côté le gouvernement de Rajapakse a tenu à écarter les questions relatives à la dangerosité de ce parti, parti tout de même accusé d'enlèvements et de mises à mort extrajudiciaires. Le président Rajapakse a également promis, lors d'un programme télévisé, aux villageois de la province qu'ils obtiendraient réponse à leurs aspirations. Aspirations dont on ne connait pas la teneur et qui peuvent aller de la reconstruction des zones sinistrées aux mêmes demandes que les Tigres et promesse que l'on peut imaginer comme difficile à mettre en œuvre.

 

A première vue, les élections du conseil provincial s'inscrivent dans la stratégie militaire du gouvernement contre les LTTE. La côte Est est censée être dégagée de l'emprise des Tigres et si les tamouls de la région arrivent à s'organiser au côté des musulmans, présents également dans la région, les chances de constituer une administration provinciale efficace seraient grandes. Cette administration pourrait alors reprendre en main le développement de la région tout en respectant la volonté de la population et sans emprise séparatiste ou gouvernementale. La zone nord de Jaffna resterait alors le dernier îlot de violence entre gouvernement et LTTE.


 

Karuna relâché, de quoi alimenter les craintes des politiques

 

Alors que le parti TMVP, dont Karuna est l'ancien président, a remporté les élections de Batticaloa en mars et que certains partis s'inquiètent d'une possibilité de reprise de la province Est par un groupe paramilitaire, le Royaume-Uni choisi de relâcher l'ancien rebelle Karuna, relaxe qui n'est pourtant pas liée aux élections et relève de la pure coïncidence mais également d'un très mauvais « timing ».

 

Karuna connu comme l'ancien numéro deux des LTTE et comme le chef de la faction Est a fait scission du mouvement en 2004 créant un mouvement indépendant, le TMVP largement soutenu par le gouvernement. Sa faction est tristement connue pour ses nombreux actes de violation des droits de l'Homme, violations dénoncées activement par UNICEF, HRW -Human Rights Watch- et Amnisty International. A son actif on ne compte plus les cas de torture, de kidnapping d'enfants pour en faire des soldats, d'assassinats... actes qu'il profère depuis son entrée dans les rangs des LTTE mais également depuis sa scission mais alors dans une autre optique, celle de la guerre contre les LTTE.

 

La Haute Commission Britannique a déclaré à Colombo que « le service d'accusation de la couronne avertissait le service de police métropolitain qu'il y avait une insuffisance de preuves pour fournir une perspective réaliste de condamnation de délits au Royaume Uni ». L'ancien Tigre Karuna Amman était emprisonné en Grande-Bretagne depuis novembre 2007 pour être entré sur le territoire avec un faux passeport. Suite à la déclaration du gouvernement britannique Amnisty International a demandé à la police britannique d'annoncer qu'elle apporterait une protection appropriée à tout témoin se signalant et ce de façon à ne pas perdre de témoignages par peur de représailles. Le HRW de son côté à indiqué qu'il espérait que de nouveaux témoins se présentent avant que Karuna ne quitte le pays et qu'il s'agissait de la part du gouvernement britannique d'une opportunité tragiquement manquée de traduire en justice un criminel bravant notoirement les droits de l'Homme. Jim Ross, avocat pour le HRW indique également que “ [Karuna] doit-il retourner à Sri Lanka, le gouvernement sera tenu de le poursuivre pour les crimes présumés tel que les enlèvements d'enfants ou les meurtres – il [le gouvernement sri lankais] n'a aucune excuse pour ne pas procéder ainsi”.

 

Bien qu'il n'y ait pas de rapport direct entre la tenue des élections à l'Est, le lien gouvernement-TMVP et la relaxe de Karuna, on peut se demander dans quelle mesure le gouvernement britannique aurait pu juger l'ex-séparatiste engagé dans une lutte contre son mouvement mère sans se mettre à dos l'ensemble du gouvernement sri lankais. Pour autant le choix stratégique de renvoyer Karuna sur le territoire sri lankais est-il le meilleur alors que le gouvernement britannique peut juger sur son territoire l'une des plus grandes menaces pour les droits de l'Homme à Sri Lanka, menace qui est alliée au gouvernement... D'autant qu'une coalition d'organisations de défense des droits de l'Homme

comprenant HRW, IFJ -Fédération Internationale des Journalistes-, Aticle 89 et RSF vient d'envoyer une demande aux états membres du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme appelant à ne pas voter pour les candidats sri lankais lors de l'élection des nouveaux membres du commissariat devant se tenir le 21 mai 2008.

 

 

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Le gouvernement Sri Lankais se sentirait-il menacer ?

Publié le 8 Avril 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article1041

8 avril 08

 

 

Le gouvernement Sri Lankais se sentirait-il menacer ?

 

 

 

 

 

En ligne de mire des défenseurs des droits de l’Homme, Colombo se défend en abusant de propagande.

 

A l’heure où l’UTHR (University Teachers for Human Rights, Jaffna, Sri Lanka) publie un rapport impliquant directement l’armée sri lankaise dans le meurtre des 17 membres d’Action Contre la Faim en 2006 à Mutur (Sri Lanka), que le documentaire « Ma fille la terroriste » est diffusé en France et aux U.S.A, le ministre de la défense diffuse pour sa part une vidéo intitulée « Madness of Terrorism » destinée à faire connaître au grand public l’inhumanité du combat des LTTE.

 

Le massacre de Mutur

 

Le 6 août 2006, les corps des dix-sept membres tamouls de l’ONG Action Contre la Faim (ACF) étaient retrouvés sans vie, une balle dans la nuque, dans les locaux de la ville de Mutur. Alors qu’à l’époque de nombreuses organisations avaient sous-entendu l’implication du gouvernement dans ces meurtres, Colombo niait de son côté toute relation avec cette affaire. Les trois enquêtes ouvertes à l’époque - au niveau judiciaire, des droits de l’Homme et présidentiel – étaient restées sans résultats, au grand regret d’ACF.

 

Dans un rapport publié la semaine dernière, l’UTHR1 attribue ces meurtres aux forces de l’armée Sri Lankaise et accuse le gouvernement d’avoir couvert l’affaire. Plus précisément ce sont deux policiers et un garde qui sont la cible de ce rapport. Comme à l’accoutumée, le gouvernement en plus de nier son implication a imputé le crime aux forces séparatistes LTTE.

 

L’organisation Human Rights Watch, qui vient de publier un rapport accusant le Gouvernement comme principal organisateur des multiples enlèvements et disparitions sur le territoire, a souligné le travail d’enquête et d’investigation de l’UTHR, principalement basé sur des témoignages. Mais alors que Colombo témoigne des efforts faits pour essayer de résoudre l’enquête, trois des témoins de l’UTHR ont été assassinés, un est porté disparu et plusieurs ont déjà fuit le pays.

 

Connu comme le premier crime contre du personnel humanitaire dans l’histoire de Sri Lanka, le massacre de Mutur – qui a entraîné le départ d’ACF et un grand malaise dans le monde humanitaire – n’est que le début d’une liste comprenant également le meurtre de membres de la Croix Rouge de Sri Lanka. Au regard de la tenue de l’enquête, le gouvernement se trouve une nouvelle fois en ligne de mire des organismes de défense des droits de l’Homme et de la communauté internationale.

 

 

Réactions incendiaires du gouvernement sur le film « Ma fille la terroriste »

 

Le jour même où le rapport de l’UTHR est connu du grand public, le Festival International du Film des Droits de l’Homme de Paris diffuse un documentaire norvégien intitulé « Ma fille la terroriste ». Trois jours plus tard, le film est programmé aux Etats-Unis dans le cadre du Full FrameDocumentary Festival.

 

Le documentaire dresse le portrait de deux jeunes femmes Black Tigers, le commando-suicide des LTTE. Cette branche du terrorisme tamoul est la plus crainte au regard de sa facilité à s’infiltrer dans l’administration. Tout en pointant sur le conditionnement terrible exercé sur les « candidats au suicide », le documentaire montre que les mauvaises conditions de vie des déplacés tamouls, la peur constante des attaques aériennes de l’armée, l’avenir incertain ne sont pas innocents dans la formation du terrorisme. Loin de l’idée d’accréditer le terrorisme, le film tend plutôt à montrer l’implication indirecte du gouvernement dans sa formation.

 

La réponse du gouvernement est immédiate. Le 4 avril, le ministre des affaires étrangères affirme que le film justifie les attentats-suicides, que la productrice Beate Arnestad a filmé sans aucune autorisation - mais ne devrait-elle pas être libre de filmer ce que bon lui semble ? – et que les expatriés Sri Lankais aux Etats-Unis ont été outragés et indignés de la programmation d’un tel film, alors qu’il n’avait jamais encore été diffusé et ne le serait que quelques heures après la déclaration du ministre. Aucune réaction par rapport à la diffusion française, peut-être dû à la présence du Secours Catholique-Caritas pendant les débats qui suivaient la projection…

 

Et réponse immédiate…

 

Coincée entre la galerie vidéo des actions humanitaires et celle des actions militaires, se trouve la galerie vidéo intitulée « atrocités des LTTE » du site du ministère de la défense2. Comme pour justifier sa position de « sauveur du peuple » et répondre aux accusations directes de l’UTHR et indirectes du documentaire « Ma fille, la terroriste », le gouvernement vient d’ajouter à sa collection la vidéo « Madness of Terrorism » - « La folie du terrorisme ».

 

Une minute de morale qui semble s’appuyer sur l’endoctrinement effectué par le groupe séparatiste et évoqué dans le documentaire norvégien. Une minute vingt sur le thème de l’infiltration efficace de l’administration par les Black Tigers. Et pour conclure l’attentat-suicide en question, qui repasse au ralenti, image par image.

Le gouvernement qui a toujours incriminé les actions des Black Tigers les posent ici comme les innocentes victimes de Prabakharan – commandant en chef des LTTE – le « mégalomane qui hait tout le monde excepté lui-même » et qui « a volé la vie et le futur » de la jeune femme de la vidéo. Le gouvernement ne manque pas de préciser qu’il vit luxueusement et donne l’ordre de tuer dans l’optique d’une « sous-entendu libération de son peuple », que cette jeune femme avait sûrement une famille aimante et qu’elle-même serait elle même devenue une « femme et mère aimante ». Le ministère de la défense souligne que le site « defence.lk diffuse cette vidéo (…) pour montrer qu’il faut éliminer le terrorisme de notre monde ».

La vidéo, diffusée également You Tube, ne manque pas de personnaliser la victime sur fond de photo d’identité accompagné du message «la connaissez-vous ? Informer l’inspecteur général de la police de Colombo ».

 

Bien que le discours précédent la vidéo est entièrement justifiable, qu’il ne fait nul doute que les actes d’attentats-suicides ne sont que purement et cruellement meurtriers et qu’ils ne font en aucun cas avancer le débat et encore moins le solutionner, il est nécessaire de poser la question du revirement soudain du gouvernement face à la condition des Black Tigers, jusqu’à présent considérés comme de cruels terroristes et aujourd’hui présentés comme victimes.

A l’heure où la presse contestataire Sri Lankaise est quasiment anéantie – au sens propre comme figuré -, où les observateurs de la paix ont été contraints de se retirer du territoire et où le gouvernement refuse la présence de commission de surveillance des Droits de l’Homme, Colombo aurait-il peur d’une possible exposition des crimes, des atteintes aux droits de l’Homme et de la « sale guerre » qu’il mène tous les jours ?

Plus que toujours en ligne de mire de la communauté internationale, Colombo tente de soutenir les raisons qui le pousse à combattre si violemment le séparatisme tamoul et de ne pas se poser comme terroriste. La communauté internationale ne doit pas pour autant et malgré tous les incidents imputés au gouvernement, oublier de condamner activement les actes des LTTE. Actes qui se veulent très meurtriers et qui bravent également largement les droits de l’Homme : entre attentats, assassinats, enlèvement et enrôlement grandissant d’enfants dans leurs troupes.

 

 

AVERTISSEMENT: Les images suivant la 2e minute 30 peuvent choquer

http://www.youtube.com/watch?v=sUdUEOVdEuc

 

 

Rapport de l’UTHR sur le massacre de Mutur

Encodé http://www.uthr.org/SpecialReports/Spreport30.htm#_Toc194769938

 

Notre article sur le rapport du HRW

Encodé http://www.lecourant.info/spip.php?article931

 

Notre article sur le film « Ma fille, la terroriste »

Encodé http://www.lecourant.info/spip.php?article971

 

 

 

 

 

 

 

1 http://www.uthr.org/ encodé sur le mot UTHR

2 http://www.defence.lk/ encodé sur ministère de la défense

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Clôture du 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme

Publié le 4 Avril 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article1007

04-04-08

 

 

Clôture du 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme

 

 

La 6eme édition du Festival International du Film des Droits de l’Homme de Paris s’est clôturée mardi 1er avril sur la diffusion du film « Chasseurs de dictateur ». Sur les trente deux films diffusés lors du festival, vingt-deux étaient en compétition dans les catégories Documentaires de création et Dossiers et Grands reportages. Les prix ont été remis lors de la soirée de clôture.

 

 

Catégorie Documentaires de Création

 

C’est aux professionnels du cinéma et à un chercheur en sociologie que l’on a confié le rôle de départager les onze films qui concourraient dans la catégorie Documentaires de Création.

Gilles Bataillon, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et spécialiste de l’Amérique latine, Camille Jouhair, fondateur de l’association « Regards sur les Cinémas d’Afrique et du Sud » et du festival « Regards sur le cinéma du Sud » et Jean-Baptiste Legrand, producteur de cinéma et co-fondateur du mouvement de soutien aux sans-abri « Les enfants de Don Quichotte », ont attribué le Prix Spécial du Jury au film « Mourir à Jérusalem » et le Grand Prix du Festival au film « Ma vie dedans ».

 

Réalisé par l’israélienne Hilla Medalia, « Mourir à Jérusalem » approche le conflit israélo-palestinien au travers de l’histoire qui lie tragiquement deux mères : l’attentat-suicide qui causa la mort de leur fille respective. Bien que la première se trouve être l’assassin de la seconde, c’est la même perte qui est ressentie par les deux familles. Du côté palestinien comme du côté israélien ce sont aujourd’hui les mêmes questions et les mêmes espoirs de paix qui sont évoqués par les deux familles.

 

« Ma vie dedans », réalisé par la mexicaine Lucia Gaja, touche un tout autre sujet. Au travers de l’histoire de Rosa, arrivée illégalement au Mexique à l’âge de 17 ans et emprisonnée pour l’assassinat du bébé qu’elle gardait, le film aborde le thème du système judiciaire et carcéral américain et surtout le sort des immigrés mexicains aux Etats-Unis.

 

Catégorie Dossiers et Grands Reportages

Pierre Guyot, journaliste, Karim Lahidji, président de la Ligue de Défense des Droits de la Défense des Droits de l’Homme en Iran et vice-président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme et Christian Vélot, enseignant-chercheur en génétique moléculaire et engagé dans la lutte pour l’information sur les OGM, composés le jury de la catégorie Dossiers et Grands Reportages.

Le Prix Spécial du Jury revient à « Chasseurs de dictateurs », réalisé par la norvégienne Klaartje Quirijns, qui retrace le parcours Reed Brody dans sa traque infernale du dictateur tchadien Hissène Habré afin qu’il soit traduit devant la justice. Depuis sept ans, le conseiller juridique et porte-parole de l’organisation américaine Human Right Watch, tente de faire juger le dictateur accusé d’avoir provoqué la mort de milliers de ses concitoyens.

Le Grand Prix du Festival a été accordé au tapageur « War Made Easy : la guerre pour les nuls », réalisation américaine de Loretta Alper et Jeremy Earp sur le thème des médias américains. Film dans lequel les réalisateurs n’hésitent pas à faire passer les américains pour des innocents incapables de comprendre et de prendre position face à une politique extérieure dévastatrice.


 

La 7eme édition du FIFDH aura lieu au printemps 2009, mais le festival continue tout au long de l’année par les « jeudis du festival », tous les 2e jeudi du mois au cinéma Action Christine, 6 rue Christine 75006 Paris. « Rwanda, à travers nous l’humanité… », de Marie-France Collard, film exposant la réalité rwandaise en donnant la parole aux rescapés du génocide, sera projeté le jeudi 10 avril à 20h30.

Les trophées sont réalisés par François Piquet, 25 chemin de la roche, Dubedou, 97118 Saint-François 0590 47 08 94 / 0690 36 86 24, francoispiquet@orange.fr


 

 

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Triage : le dilemme humanitaire du Dr. Orbinski

Publié le 1 Avril 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article987

1eravril 08

 

Triage : le dilemme humanitaire du Dr. Orbinski

 

 

Face à la famine et aux génocides le médecin humanitaire est appelé à faire des choix stratégiques dans une situation d’insécurité importante. Mais derrière le médecin qui doit choisir qui soigner, qui laisser mourir ou vivre comment réagit l’homme contraint de vivre avec de tels choix ?. Diffusé dans le cadre du 6eFestival International du Film des Droits de l’Homme, Triage : le dilemme humanitaire du Dr. Orbinski suit l’ancien président de Médecins Sans Frontière (MSF) dans sa confrontation avec son passé.

 

 

 

 

 

Les tragédies humaines, le médecin et l’homme

 

Le Dr James Orbinski était médecin pour MSF en Somalie durant la plus grande famine du XXe siècle et au Rwanda durant le génocide. Ancien président de MSF, au nom de qui, il accepte en 1999 le prix Nobel de la paix, il travaille actuellement pour Dignitas, organisation dont il est le co-fondateur et qui travaille sur le SIDA en Afrique.

 

Hanté par des choix qu’il ne pouvait éviter, par le souvenir de la barbarie humaine et des scènes traumatisantes, Dr Orbinski rédige aujourd’hui ses mémoires pour militer par son travail intellectuel et faire passer un message : « Il faut agir en humain responsable, respecter la dignité des autres y compris celles de nos ennemis ». Le documentaire signé Patrick Reed, suit le Dr Orbinski au Rwanda puis en Somalie, où il retourne 15 ans après ses missions pour MSF, pour « revoir avec des yeux neufs ce [qu’il a] vécu et l’honorer » et se rendre compte par lui-même de l’évolution des deux pays.

Ce documentaire très personnel éclaire le spectateur sur la difficulté pour l’humanitaire de se relever émotionnellement indemne de tels traumatismes. Le Dr Orbinski, dont le travail en Somalie comme au Rwanda est plus qu’admirable, apparaît comme un être déchiré entre sa vie actuelle et ses souvenirs tragiques. Le besoin de mettre des visages sur les personnes qu’il a sauvé, de se confronter à une nouvelle réalité est sûrement pour lui un moyen d’exorciser les démons qui le hantent aujourd’hui.

 

Triage : le dilemme humanitaire du Dr Orbinski donne une vision peut-être un peu trop héroïque et sacrificielle de l’humanitaire au risque de faire oublier qui étaient les réelles victimes des deux plus grands drames humanitaires du XXe siècle.

 

 

Travail humanitaire et politique, une limite floue

 

Fabrice Weissman, de la fondation MSF et Denis Maillard, ancien responsable de la communication chez MSF, ancien secrétaire général d’Aide Médicale Internationale (AMI), fondateur et membre du comité de rédaction de la revue Humanitaire éditée par Médecins du Monde, intervenaient après la projection du documentaire.

 

Fabrice Weissman :C’est un film très personnel sur le Dr James Orbinski. Il présente une image de sacrifice et de martyr, c’est une façon de vivre l’engagement humanitaire mais ce n’est pas la seule. On a la vision de l’humanitaire comme solution à l’échec de la politique mais, c’est une vision enchantée du monde et qui oublie les drames du monde.

Denis Maillard :J’ai l’impression qu’Orbinski cherche à mettre un visage sur des humains qui ont été déshumanisés. Il n’y a pas de solutions humanitaires aux drames humanitaires mais la politique en est une.

 

Il est vrai qu’à l’heure de la normalisation du travail humanitaire, le rôle des ONG est de plus en plus vu comme celui d’apporter des solutions à des situations mettant les droits, la vie et la sécurité de populations en péril. Bien que le travail humanitaire soit difficilement détachable de la politique, le rôle des humanitaires n’est pas d’apporter des solutions aux problèmes humanitaires mais des réponses temporaires qui doivent être relayées par une réelle proposition politique. Il est difficile de définir clairement à quel niveau se fait la limite entre travail humanitaire et politique. Un humanitaire devant traiter diplomatiquement avec des génocidaires pour protéger des populations civiles ne fait-il pas une action politique locale ? Pour autant est-il possible en restant sur un plan d’action humanitaire simple d’arriver à obtenir des résultats efficaces ?

 

Sur la question controversée de l’utilisation des corridors humanitaires permettant aux secours d’accéder aux populations en détresse en zone de conflit, projet évoqué par Mr Kouchner, Mr Weissman réagit sur la légitimité de tuer pour mener une mission de secours « le shoot to feed c’est un peu contradictoire. La guerre de civilisation devient l’humanitaire dans la bouche de Kouchner. Il faut des corridors négociés de manière pacifiste». La mise en place de corridors humanitaires n’est-il pas une décision politique ? Dès lors le politique servant l’humanitaire et l’humanitaire justifiant l’action d’Etat dans quelle mesure peut-on parler de dissociation entre le travail humanitaire, la politique et l’action de l’Etat ?

 

 

 

 

 

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