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Ici est ailleurs mais ailleurs est ici...

Des monstres qui dorment

Publié le 28 Mars 2008 par Blanche dans Divers

28-03-08 http://www.lecourant.info/spip.php?article970

 

Des monstres qui dorment

 

Le FIFDH, qui se tient en ce moment à Paris, offre un éclairage saisissant sur le désarmement des forces armées hutus au Congo, à travers le documentaire de Markus CM Schmidt et Jan Bernotat : Sleeping Monsters.

 

La deuxième guerre du Congo (ancien Zaïre) trouve ses origines dans le génocide rwandais par l’arrivée massive de membres de l’armée hutu et de nombreux civils.

La République Démocratique du Congo doit composer avec de forces armées perturbantes, les FDLR (Force Démocratique de Libération du Rwanda – Hutus) dans la région congolaise des grands lacs, forces que le pays aimerait voir quitter son territoire. Un désarmement pacifique est-il possible ? Convaincre les hutus de reprendre une vie civile au Rwanda est-il envisageable? C’est la mission qui a été confié jusqu’en 2006 à Eric Besner, ancien officier du désarmement de la MONUC (Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo).

 

Markus CM Schmidt et Jan Bernotat suivent Eric Besner dans cette entreprise difficile qu’est de traiter avec les forces armées, les anciens leaders hutus accusés aujourd’hui d’être des génocidaires, les civils et les forces gouvernementales congolaises.

En collaboration avec Bernard Kalume interprète pour l’ONU, qui côtoie tous les jours ceux qui ont assassiné sa femme, et du général Shujaat, casque bleu, Eric Besner se confronte au discours des hutus qui craignent que leurs vies soient menacées au Rwanda et à celui de ceux qui ne veulent pas rentrer tant que l’image génocidaire leur sera associée. Mais la MONUC et les casques bleus se heurtent également à la volonté du capitaine de l’armée congolaise, le Capitaine Chico, de chasser les hutus de la région et qui par sa manière de procéder sème la panique.

 

Pour Eric Besner, le programme de désarmement et de rapatriement volontaire touchait ses limites au moment de son départ du Rwanda il y a deux ans. Il explique que le départ des FDLR permettrait au gouvernement congolais de contrôler leurs régions minières dans la zone des grands lacs. Pour autant leur présence dans la région permet l’existence d’un trafic illégal de minerais.

 

Des monstres qui dorment a été diffusé la semaine dernière à Kigali (capitale du Rwanda) où il a été, d’après la productrice Régine Provvedi, bien accueilli par le gouvernement. Financé et approuvé à diffusion par la branche allemande de la chaîne télévisée Arte, le film est assujetti à expertise par Arte France.

 

 

Prochaine projection – suivie d’un débat avec l’un des réalisateurs et Yves Lefort, Chargé de projet zone des Grands Lacs au département Afrique du Secours Catholique:

Vendredi 28 mars à 18h00 au cinéma Action Christine, 4 rue Christine 75006 Paris

 

Les passages narratifs du film sont en anglais, les passages qui ne sont ni en anglais ni en français sont sous-titrés en anglais.

 

 

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Paris accueille le 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme

Publié le 27 Mars 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article963

27 mars 08

 

Paris accueille le 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme

 

Le 6eme Festival International du Film des Droits de l’Homme (FIFDH) a ouvert ses portes le mardi 25 mars. Jusqu’au 1er avril, trente deux films documentaires suivis de débats avec les réalisateurs, des responsables d’ONG, des journalistes… seront projetés dans les deux salles du cinéma Action Christine à Odéon (Paris).

 

 

Droits de l’Homme, enjeux humanitaires et développement durable

 

Produit et organisé par l’association [A]LLIANCE depuis 6 ans, le FIFDH propose une sélection de films internationaux visant à promouvoir les droits de l’homme, les enjeux humanitaires et le développement durable.

Plus important festival régulier sur les droits de l’Homme, il fait parti du réseau Human Rights Films Network qui, depuis sa création en 2004 ; regroupe plus d’une vingtaine de festivals sur ce thème.

De la Chine aux Etats-Unis, de l’Afrique centrale à l’Amérique du Sud, la programmation du FIFDH aborde des thématiques poignantes et variées allant du milieu carcéral aux crimes de guerres, de l’immigration aux problématiques agricoles.

Un véritable travail de sensibilisation du grand public avec des films marquants, des réalisations transparentes et des débats enrichissants avec les réalisateurs et des spécialistes des questions abordées.

 

Ma fille la terroriste

Dans le conflit qui oppose les forces gouvernementales au groupe séparatiste LTTE depuis près de 30 ans, les personnes les plus craintes par les populations civiles se trouvent être les femmes Black Tigers, véritable commando suicide formé à infiltrer l’administration singhalaise et qui font de leurs corps la plus terrible arme dans cette guerre.

Présente à Sri Lanka de 2003 à 2007, la réalisatrice Norvégienne Beate Arnestad attire l’attention par son film sur les rouages qui conduisent de jeunes personnes à s’engager dans un conflit jusqu’à la mort. Par le portrait de deux jeunes femmes liées par une amitié très forte, elle montre comment la société sri lankaise construit des terroristes.

Entrées dans le mouvement LTTE à l’âge de 12 ans suite à la fuite des combats ou aux décès de leurs proches victimes de raids aériens, Darshika et Puhalchudar sont animées d’une conviction effroyable : faire don de sa vie pour pouvoir démanteler ceux qu’elles considèrent comme les oppresseurs sanguinaire de leur peuple.

Pour elles, il n’y a plus d’avenir possible et la mort est synonyme de victoire, comme le montre Darshika en parlant de la possible futur mission de son amie : « Je n’attendrai pas qu’elle revienne, j’attendrai l’explosion qui détruit l’ennemi ».

 

Articulé autour d’images choc de la guerre et des attentats, le portrait poignant de ces deux jeunes femmes se tourne sur leur formation rigide, leur engagement sans limite en réponse aux conditions de vie des populations tamoules tout en pointant sur un conditionnement effroyable depuis leur plus jeune âge.

 

Intervenant après la projection de mercredi, Aloysius John, responsable du département Asie du Secours Catholique pose la question suivante : « Les conditions intolérables de déplacement des populations civiles, l’avenir incertain, l’angoisse des attaques incessantes entre les deux partis, l’image d’une paix impossible ne contribuent-ils pas à la formation du terrorisme ? »

 

Prochaine projection - suivie d’un débat avec la réalisatrice Beate Arnestad - :

Jeudi 27 mars à 20h45 au cinéma Action Christine, 4 rue Christine 75006 Paris

 

 

 

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Le Sri Lanka, un cauchemar pour les droits de l’Homme ? Colombo en ligne de mire de l’Human Rights Watch

Publié le 21 Mars 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article931

21-03-08

 

 

Le Sri Lanka, un cauchemar pour les droits de l’Homme ? Colombo en ligne de mire de l’Human Rights Watch

 

Le dernier rapport de Human Rights Watch concernant le Ski Lanka est sévère : 243 pages intitulé « Cauchemar récurrent : responsabilité d’Etat dans les « disparitions » et enlèvements à Sri Lanka ». Eclairage sur les dernières nouvelles d’un conflit oublié. 

 

Tant dis que le cessez-le-feu à Sri Lanka a volé en éclats et que les combats et attentats se font de plus en plus violents et fréquents sur le territoire, l’organisation américaine Human Rights Watch vient de publier un rapport de 243 pages intitulé « Cauchemar récurrent : responsabilité d’Etat dans les « disparitions » et enlèvements à Sri Lanka ».

 

En 2007, le HRW tirait la sonnette d’alarme avec son rapport « Retour à la guerre : les droits de l’homme assiégés » et Brad Adams le directeur pour l’Asie du HWR déclarait : « Le gouvernement sri lankais a semble-t-il donné le feu vert à ses forces de sécurité pour l’utilisation de tactiques de ‘‘guerre  sale’’ ».

Cette année l’organisation frappe plus fort en accusant le gouvernement de la plupart des disparitions faisant rage sur le territoire, disparitions qui d’après le même rapport auraient conduit à des tortures et des exécutions sans procès.

Le rapport consacre 18 pages aux auteurs de ces faits dont 15 incriminant les forces armées et la police sri lankaise ainsi que les groupes tamouls pro-gouvernementaux contre 3 courtes pages pour le groupe séparatiste des LTTE qui procède régulièrement à des enrôlements de force dans le Nord de l’île. Le rapport ne manque par de rappeler que les victimes sont essentiellement tamouls, mais que les communautés singhalaise et musulmane sont également touchées.

 

"Atmosphère de terreur"

 

La publication du rapport vient à point nommé, précédant de quelques jours des élections municipales surmilitarisées dans l’est du pays et la réunion du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève.

L’Alliance Nationale Tamoule (TNA) a complètement boycotter le scrutin le jugeant anti-démocratique et dénonçant des élections «dans une atmosphère de terreur, d'intimidation, de déportation, de disparitions, de non-participation des partis politiques tamouls traditionnels et de persécution des médias. ». Aucune liste TNA n’a donc été présentée, le député TNA pour le district de Batticaloa déclarant « Si notre parti avait présenté des candidats, ils auraient été brutalement assassinés par les groupes paramilitaires. Même nos camarades députés ont été assassinés. » Effectivement le jour où Colombo dénonce une coïncidence entre la publication du rapport, les élections et la réunion de Genève, le déclanchement « accidentel » d’une mine Claymore provoquait le décès du député de l’Alliance Nationale Tamoule (TNA) pour le district de Jaffna, Mr K.Sivanesan. Un premier député tamoul avait été tué par balle le 1er janvier 2008.

 

"Politique exemplaire ?"

 

Mahinda Samarasinghe, ministre sri lankais des droits de l’Homme, présent à Genève, s’est tout de même dit « fier » du bilan de son gouvernement dans sa lutte contre le « terrorisme » tamoul allant jusqu’à annoncer que la politique Rajapsake pourrait servir d’exemple pour d’autres Etats. Les états en proie aux séparatismes devraient donc suivre l’exemple d’un gouvernement qui ne lésine pas sur l’emploi de la violence sous toutes ses formes pour écraser un groupe séparatiste qui ne vaut pas mieux que lui. Le gouvernement s’essaie à écraser les LTTE en allant de la multiplication des arrestations et rétentions provisoires des tamouls de Colombo à l’ « assassinat accidentel » de politiques en passant par la très forte répression de la presse – Reporters Sans Frontières classe le pays comme le 3e plus dangereux pour les métiers de la presse pour la deuxième année consécutive –. Les LTTE quant à eux continuent les enrôlements de forces, les enlèvements des futurs enfants-soldats, les attentats en tout genre et les actes d’intimidations et de persécutions face aux « récalcitrants ».

 

Disparitions forcées

 

Louise Arbour, Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, rappelait dernièrement au gouvernement et aux LTTE leurs obligations en vertu du droit international et des droits de l’Homme. Aujourd’hui Elaine Pearson, directrice adjointe pour l’Asie du HRW, déclare que « le Président Mahinda Rajapakse, hier avocat des droits de l’Homme, est désormais en train de faire de son gouvernement l’un des pires auteur au monde des disparitions forcées. La fin du cessez-le-feu annonce que cette crise continuera jusqu’à ce que le gouvernement commence à prendre de sérieuses mesures. »

Le rapport accablant du HRW appelle alors le gouvernement à prendre ces mesures rapidement, mesures qui sauraient être la fin des pratiques de « disparitions forcées », une investigation vigoureuse pour tous les cas rapportés, le jugement de leurs auteurs mais également la coopération avec le Haut Commissariat des Droits de l’Homme. Coopération qui aurait l’objectif d’établir une équipe internationale de contrôle des violations des Droits de l’Homme par les deux parties.

Après avoir sommairement prié tous les observateurs de la paix de quitter le territoire en janvier, la réponse du gouvernement à ce rapport a été sans équivoque : aucune enquête sur la violation des droits de l’homme ne doit être conduite sur le territoire si le gouvernement n’en a pas fait la demande. A quoi peut-on s’attendre si personne n’ait en mesure de contrôler ou du moins surveiller le déroulement de la situation et si même la presse ne peut plus travailler sur le territoire ?

 

"Parodies de démocratie"

 

Le HRW ne se contente pas pour 2008 d’incriminer Colombo mais semble mener un combat contre la majorité des gouvernements. Son rapport annuel paru en janvier dénonce la position de l’Union Européenne et des Etats-Unis par rapport à des pays comme la Russie ou le Pakistan. Selon ce rapport les deux grandes puissances tolèrent - voir acceptent – que des « autocrates se posent en démocrates » sans respecter les droits politiques et civils.

Kenneth Roth, le directeur du HRW déclare qu’ « il est aujourd’hui trop facile pour les autocrates de se tirer d’embarras en mettant en scène une parodie de démocratie ». Pour le HRW il est déplorable que des puissances qui se sont construites sur le respect des droits de l’Homme et qui incarne la démocratie ne se battent pas contre la mise en place de tels systèmes et annonce qu’une telle conduite pourrait entacher les droits de l’homme dans le monde.

 

Malaises dans les institutions internationales

 

Mais l’annonce de Louise Arbour, le 7 mars dernier, de renoncer à un deuxième mandat, ne montre-t-il pas plutôt un malaise dans les institutions internationales au contraire de ce que semble dire le HRW à savoir un manque de volonté des puissances actuelles à s’ériger comme combattants des autocraties, régimes militaires et autres dictatures… ? Louise Arbour est la deuxième haute commissaire consécutive à ne pas souhaiter continuer à exercer cette fonction (Mary Robinson n’avait pas reconduit son mandat en 2002, son successeur Sergio Vieira De Mello a quant à lui été tué dans un attentat en 2003). Son annonce survient après une série d’attaques à son encontre de la part de pays qu’elle avait critiqué. Pourtant Mme Arbour avait réussi à amener une nouvelle dynamique au sein du Haut Commissariat, n’avait pas hésité à dénoncer publiquement les actes de certains états et le bilan de son mandat est plutôt positif et encourageant.

A l’heure où les équilibres internationaux se modifient et où des conflits locaux éclaboussent de plus en plus fréquemment la carte mondiale, la proposition de Mme Arbour de choisir le prochain haut-commissaire dans les pays en voie de développement pourrait insuffler une nouvelle fraîcheur dans des institutions qui ont l’air dépassé par la situation tendue du respect des droits de l’Homme.

 

 

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La science-fiction endeuillée : décès de Sir Arthur C. Clarke

Publié le 19 Mars 2008 par Blanche

http://www.lecourant.info/spip.php?article924 19-03-08

 

 

La science-fiction endeuillée : décès de Sir Arthur C. Clarke

 

Auteur d’une nouvelle « La Sentinelle » qui avait inspiré le célèbre film de Kubrick « 2001 : l’Odyssée de l’espace », Sir Arthur C. Clarke est décédé cette nuit à l’hôpital Apollo de Colombo (Sri Lanka) à l’âge de 90 ans.

 

Né le 16 décembre 1917 en Grande-Bretagne, l’auteur visionnaire avait notamment lancé dans les années 50, l’idée de satellites géostationnaires comme relais aux moyens de télécommunication.

L’auteur, membre du mouvement sceptique contemporain – mouvement international cherchant à promouvoir la science, la pensée critique et à soumettre à la méthode expérimentale les affirmations d'existence de phénomènes paranormaux -, avait été régulièrement admis à l’hôpital Apollo lors de ces dernières semaines pour des troubles respiratoires.



Installé à Sri Lanka depuis 1956, l’auteur avait soufflé une unique bougie lors de la cérémonie organisée par le gouvernement pour son dernier anniversaire. Il avait alors souhaité la fin du conflit qui oppose Colombo au groupe séparatiste LTTE depuis une trentaine d’année. « Mon désir profond serait de voir l'instauration, le plus vite possible, de la paix à Sri Lanka. (…) Je suis conscient qu'il ne suffit pas de souhaiter la paix et qu'il faut du travail acharné, du courage et de la ténacité »



Il nous laisse près de 80 romans et une centaine de nouvelles et d’essais dont « 2010 », « 2061 » et « 3001 : l’Odyssée finale » suite de la célèbre nouvelle qui avait fait son succès.

Ses funérailles devraient avoir lieu samedi au cimetière de Colombo.

 



 

 

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Sri Lanka : 30 ans de conflit sans solution

Publié le 11 Février 2008 par Blanche dans Divers

http://www.lecourant.info/spip.php?article733 (Publié le 11 février 08)

Sri Lanka : 30 ans de conflit sans solution


 

Tour à tour sous le contrôle des Portugais puis des Hollandais, Sri Lanka devient colonie de l’empire britannique des Indes en 1796. Le 4 février 1948, le pays obtient le statut de dominion au sein du Commonwealth, statut qu’il conservera jusqu’au 22 mai 1972, date où il devient la République démocratique socialiste de Sri Lanka.

 

De son histoire post-indépendance à aujourd’hui le Sri Lanka est marqué par un conflit opposant le gouvernement singhalais au groupe séparatiste tamoul des LTTE (Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul).

On note souvent le début du conflit dans les années 80. Mais, un regard plus attentif sur l’histoire du pays fait porter une part des responsabilités aux anciens colons et notamment au processus de décolonisation de la couronne britannique. Comment le Sri Lanka de son indépendance à aujourd’hui s’est elle enlisée dans une situation plus que difficilement solvable ?

 

Retour sur un conflit qui oppose depuis plus de 30 ans le gouvernement singhalais au groupe séparatistes des LTTE (Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul).

 

 

 

Les origines du conflit…

 

Les premières réactions nationalistes singhalaises remonte aux années 30 et sont déjà marquées par une forte animosité envers les tamouls. Animosité qui trouve son origine notamment dans un certain déséquilibre dans la représentation du peuple tamoul par rapport aux singhalais dans l’administration anglaise. L’influence missionnaire anglicane souleva de nombreuses rancunes au sein de la communauté singhalaise bouddhiste en favorisant la rupture des liens entre cette religion et l’Etat alors qu’elle fut accueillie avec beaucoup moins d’hostilités par les tamouls. Ce n’est alors pas une surprise de voir qu’à l’époque les écoles tamoules furent mieux gérées, que la communauté maîtrisa plus rapidement la langue colonisatrice, devenue langue administrative et accédèrent alors à la plupart des hauts postes de l’administration.

 

Londres décida en 1931 de laisser une autonomie interne à l’île de Ceylan mais c’est la commission Soulbury qui par sa constitution de 1947 énonça les modalités de décolonisation et marqua les bases du conflit en ne prenant pas en compte une possibilité d’écrasement de la minorité tamoule par une majorité singhalaise laissée pour compte pendant près d’un siècle. Le droit anglais, instaurant le système de vote une personne/une voix, favorisa le concept d’un gouvernement de majorité singhalaise. Effectivement le premier parlement de Colombo compta 58 singhalais pour 29 tamouls et 8 musulmans. Dès lors, la politique, l’administration, l’armée, l’économie furent dominées par la présence singhalaise. La crainte de voir s’instaurer une « dictature par la majorité » vit jour dans la communauté tamoule.

 

En 1956, le SLFP (Sri Lanka Freedom Party – Parti Sri Lankais de la Liberté) arrive au pouvoir avec l’appui de nombreux dirigeants bouddhistes et une campagne électorale axée sur la primauté de la culture et de la langue singhalaise ainsi que de la religion bouddhique. Le gouvernement adopte très rapidement une loi - la Official Language Act – déclarant le singhalais comme seule langue officielle et destinée à faciliter l’accès à la fonction publique et à l’université aux singhalais…au détriment des tamouls qui se retrouvent alors exclus de la vie politique.

A partir de l’arrivée du SLFP, de sa décision d’une langue officielle unique et de son projet d’une religion d’état officielle, n’étant autre que le bouddhisme, une volonté de s’affranchir d’un Etat mettant à mal leur identité et d’affirmer leur autonomie apparaît dans la communauté tamoule. Volonté renforcée par la décision de nationaliser les écoles tamoules en 1961 et obligeant donc les Tamouls à apprendre et faire leurs études en singhalais et non dans leur langue.

On voit alors dès la fin des années 60 et le début des années 70, l’émergence d’un militantisme tamoul en réponse à une oppression menée par « une dictature de la majorité ».

 

 

Le schéma répétitif d’un conflit sans fin…

 

C’est dans les années 70 que l’on voit se profiler un possible conflit ethnique dans le champs politique sri lankais.

 

Le 22 mai 1972, le pays quitte le Commonwealth et devient la République Démocratique Socialiste de Sri Lanka. Quatre ans plus tard on voit l’idée d’une nation indépendante – l’Eelam Tamoul- être proposée par le TULF, Front Uni de Libération des Tamouls, principal parti politique de la communauté tamoule. En 1977, le parti se présente aux élections législative en revendiquant la création de cet état indépendant et remporte la plus part des sièges de la zone tamoule. Le TULF est cependant écarté du Parlement par le gouvernement en raison de leur position séparatiste. 1977 est aussi marquée par des émeutes dans le Nord à Jaffna et à l’Est de l’île. 1978, Mr Jayawardene, membre de l’UNP (United Nation Party) et premier président en charge de l’exécutif, fait renforcer la lutte contre ceux qui soutiennent le séparatisme tamoul.

En 1981, la frontière vers un conflit se creuse par une série d’incendies de bâtiments importants à Jaffna : les bureaux des députés des circonscriptions locales, la bibliothèque publique de Jaffna… C’est la disparition de la bibliothèque et les rumeurs de présence de policiers parmi les incendiaires qui entraîne le Sri Lanka et sa politique tourmentée vers une guerre civile.

 

 

 

De 1981 à 1983, une série d’attentats a lieu et c’est suite à l’assassinat de policiers à Jaffna que l’année 1983 est marquée par le « Black July », mois où ont lieu des pogroms anti-tamouls très violents dans l’ensemble des grandes villes singhalaises.

 

1987 voit naître un espoir de retour à la paix par un accord signé avec l’Inde prévoyant une fin au conflit et la ré-officialisation de la langue tamoule. Cet accord prévoyait des concessions aux revendications tamoules…

L’Indian Peace-Keeping Force tenta de rétablir l’ordre sur le Nord et l’Est du territoire. Lorsque les LTTE refusèrent de déposer leurs armes, la force d’intervention indienne tenta de les contraindre provoquant ainsi un conflit avec les tamouls. L’année suivante ce fut le tour des singhalais de protester contre la présence indienne.

 

A partir de 1990, année où la première trêve est rompue, le Sri Lanka suit un même schéma répétitif marqué d’assassinats contre des personnes politiques publiques (allant jusqu’au Président Premadasa en mai 1993), de destructions de structures (explosion en partie de l’aéroport de Colombo en 2001) et d’une tentative de paix échouée au début de l’année 1995 après un record de 14 semaines de paix !

 

En 2002, la présidente Chandrika Kumaratunga, élue en 1994, arrive à un accord de cessez-le-feu avec les LTTE sous l’égide de la Norvège. Au lendemain de la guerre, le Sri Lanka est marqué par une catastrophe naturelle, le tsunami du 26 décembre 2004. Le pays se relève tant bien que mal jusqu’aux élections présidentielles de novembre 2005 et l’arrivée au pouvoir de Mr Rajapakse.

 

 

 

Après deux ans d’une paix hypocrite, retour à la case départ…

 

Le 25 novembre 2005, le nouveau président Mr Rajapakse annonce dans son discours inaugural son intention de revoir les termes du cessez-le-feu de 2002 afin de mettre fin à toutes actions terroristes….et c’est l’escalade de la violence.

Après le report des pourparlers d’avril 2006, une nouvelle table ronde est tenue en octobre à Genève entre les deux parties. Eric Solheim, médiateur norvégien, indiquait à l’époque qu’aucun accord sur les questions humanitaires ou sur une prochaine date de rendez-vous n’avait été pris mais que le gouvernement et les tigres avaient promis de ne pas lancer d’offensives.

 

De ces pourparlers à janvier 2008, les attaques contre les tigres s’amplifient, les attentats contre le gouvernement aussi. La fin de l’année 2007 est marquée par la première attaque aéroterrestre des Tigres contre une base gouvernementale, la base militaire d’Anuradhapura.

Le 2 janvier, après que les accords de cessez-le-feu aient été bafoués pendant plus de deux ans, le gouvernement annonce se retirer officiellement du processus de paix. Le traité est rompu le 16 janvier et les observateurs de la paix Norvégiens et Islandais sont priés de quitter le territoire à la même date.

Dès lors, les deux parties peuvent se livrer officiellement et en toute impunité à une guerre sanglante où aucune solution politique ne semble se dégager.

 

Alors que la violence redouble et que l’anarchie des attaques semble être la réalité de Sri Lanka aujourd’hui, l’APCR (le comité représentatif de tous les partis) vient de remettre au Président Rajapakse un premier rapport de solutions politiques. L’APCR est une création du président en milieu d’année 2006 afin de trouver une alternative politique de résolution au conflit.

Le premier problème de cette commission, censée représenter tous les partis, et qu’elle ne les compte pas tous ! Par exemple la TNA (Alliance Nationale Tamoule) n’y est pas présente. Cette commission non représentative s’appuie sur deux questions : celle de la langue tamoule et donc du 13e amendement de la constitution et celle des élections dans le Nord et l’Est du pays. En quelques sortes, la commission revisite et propose d’appliquer les dispositions qui auraient dû être prises il y a plus de 20 ans à la suite de la rédaction de cet amendement. En ce qui concerne la mise en place d’un conseil intérimaire à la place d’élections impossible à tenir dans le Nord et l’Est de l’île, il s’agit d’une idée en pratique quasi irréalisable. Le gouvernement peut, au mieux, montrer qu’il continue à chercher une solution politique alors qu’une guerre à outrance se déroule sur son territoire.

Mettre en place un conseil intérimaire se relève une mission impossible dans le nord du territoire, tout simplement car il est peu probable qu’un tamoul accepte d’y siéger. Effectivement quelle personne accepterai de se retrouver en ligne de mire des pro-LTTE dans une zone où le conflit fait rage très violemment depuis des années ? Dans l’Est du pays, le problème des élections est autre en particulier car la configuration de la population est différente. Alors que le Nord est à très forte majorité tamoule, l’Est est partagé entre musulmans et tamouls, les musulmans étant opposés au conflit.

Comme l’explique Mr Eric Meyer, historien spécialiste de Sri Lanka, professeur à l’Institut National de Langues et Civilisations Orientales :

« Si les tamouls de la côte Est arrivent à faire entendre leurs voix au coté des musulmans et au coté des singhalais, ils peuvent constituer effectivement une administration provinciale. Et, cette administration provinciale peut prendre en main le re-développement de l’Est ».

 

Une solution politique pourrait alors être mise en place dans l’Est du pays, plaçant alors le Nord comme unique foyer d’une guerre de longue durée. Du côté singhalais, on espère une victoire totale et rapide et le chef de l’armée Sarath Fonseka annonce que « la « fin » des LTTE est certaine pour juin 2008 ».

 

Sur le territoire, le sentiment de peur est mêlé à l’euphorie d’une victoire militaire possible. Les écoles sont fermées à Colombo, les médias sont contrôlés et le public est de plus en plus visé. Le 4 février, jour de l’indépendance, l’attentat de la gare de Colombo a coûté la vie à plusieurs dizaines de personne. Le week-end précédant, c’est la gare routière de Dambullah qui avait été visé et une grenade avait été jetée dans le zoo de la capitale. Bien que la panique se fasse sentir et que la situation n’est clairement pas contrôlée, on croit toujours à une grande victoire militaire possible, suivie ou non d’une solution politique...

 

 

Ce qui est surtout à craindre aujourd’hui est la réaction des civils : les crimes commis par les deux parties, le non respect des droits de l’Homme, la répression politique risquant de faire re-naître les fortes animosités entre les deux ethnies.

Nombre sont ceux qui ont déserté l’armée en emportant leurs armes et qui pourraient créer des noyaux de crises indépendants des raisons de la guerre. Dans un climat d’anarchie, la possibilité de braquages ou de prises de pouvoir locales pour quelconques raisons pourrait entraîner le départ de tirs pour un motif inconnu dans un endroit imprévu. Tirs qui pourraient être de grandes ampleurs si le gouvernement procède comme à la fin des années 80 en armant les civils.

Comme le signale Mr Meyer, « Les choses sont devenues très graves à la fin des années 80, début des années 90 dans des moments où le gouvernement a créé ce que l’on appelle les « home guards » [la garde civile] et qu’ils ont donc distribué des armes (…) les gens se sont servis de leurs armes sans en référer aux autorités.  » Et aujourd’hui, nombres d’éléments pensent à montrer qu’une telle situation peut se reproduire rapidement.

 

 

 

Des conséquences dramatiques sur l’économie et la question humaine à Sri Lanka

 

L’espoir né avec le cessez-le-feu de 2002, de voir l’économie se relever s’est transformé avec la reprise des violences en 2005, leurs amplifications en 2007 et surtout la rupture de la trêve en janvier 2008, en vision de désastre économique total.

Comme le signale The financial Times Limited, une forte économie intérieure s’est développée au cours des dernières années grâce à l’augmentation des exportations textiles, du thé, du caoutchouc…montrant une économie souple et robuste. Mais l’inflation de 16% en 2007, a entraîné une hausse des prix de la consommation de 10 à 11%. Le prix du pétrole a creusé un déficit budgétaire 30%  et les dépenses liées à l’armement risque de brûler le budget de l’Etat. Le gouvernement devra alors faire monter les prix des biens consommables pour palier à cette situation et aggravera la situation de la population dont le pouvoir d’achat s’amenuise déjà de jour en jour. L’économie Sri Lankaise risque de se trouvée tuée par la guerre.

 

Selon le rapport de Walter Kalin, représentant du secrétaire général de l’ONU, présent sur le territoire en décembre 2007, plus de 220 000 personnes auraient fuit les conflits entre avril 2006 et mars 2007. Walter Kalin n’a pu se rendre dans les zones nord et met en cause le gouvernement concernant son impossibilité de se rendre à Kilinochchi, bastion des LTTE, pour parler des problèmes de protection et humanitaires liés au conflit. Kalin observe qu’ «  il existe une tension entre la sécurité impérative et l’humanitaire impératif, et que la clef se trouve dans la balance optimale permettant à la population de vivre à la fois dignement et en sécurité ». Alors que près de 600 000 habitants de Jaffna se trouvent coupés du monde depuis la décision en août 2006 de fermer la nationale A9 qui les relient au reste de l’île et que les prix y ont connu une augmentation de 300%.

 

Devant l’absence des observateurs de la paix et l’interdiction aux journalistes de se rendre en zone tamoule, les attentats se multiplient et se font au grand jour d’une communauté internationale incapable de trouver une solution. Le Japon, l’un des principaux bailleurs de fonds de Sri Lanka, pourrait prendre la relève de la Norvège. C’est ce que semble montrer la visite en janvier de Yasushi Akashi, représentant du gouvernement japonais, pour « discuter avec le gouvernement de la situation actuelle du processus de paix et de son futur ».

Mais, quelle solution pourrait proposer ce pays, là où beaucoup ont échoué ? Politiquement aucune solution n’est actuellement possible, le gouvernement et les tigres s’étant avancés au point où aucun retour sur leurs positions ne semble envisageable.

Les principaux opposants au gouvernement sont contraints au silence. Samedi 9 février a été marqué par la mort accidentelle de l’ancien ministre Mr Sooriyarachchi connu comme étant l’un des deux plus virulents critiques du président au côté de Mr Samaraweera également ancien ministre.

Les médias sont ceinturés et les ONG, dont les déplacements sont réduits, travaillent dans des conditions de sécurité plus que limitées. Le travail de la presse est réduit quasi à néant, la WAN (association mondiale des journaux, basée à Paris et représentant environ 18 000 journaux) classe le pays comme le troisième plus dangereux pour les métiers de la presse en 2007.

Les informations sont de plus en plus douteuses allant de rumeurs d’assassinat du chef des LTTE, Prabakharan, à l’attaque de bâtiments de l’ONU à Kilinochchi en passant par les « prises » des villes aux mains des Tigres par le gouvernement et par les annonces d’attentats plus ou moins crédibles, augmentant ainsi l’incompréhension et la confusion dans les esprits.

 

Dans un conflit remontant à plus de 30 ans, causant la mort de plus 70 000 personnes et la quasi-ruine de l’économie sri lankaise, quelle est la possibilité de voir un retour à la paix possible, si ce n’est par l’écrasement d’un des deux partis par son opposant. Si le gouvernement arrivait à mettre la main – d’une façon plus ou moins violente – sur les dirigeants tamouls, l’organisation pyramidale des tigres serait alors anéantie, réduisant ainsi la possibilité d’attaques stratégiques et coordonnées par des LTTE qui se retrouveraient sans leader. Mais une solution militaire n’est actuellement que peu probable en raison du déploiement des deux troupes, de leur armement respectif et de leur volonté féroce d’anéantir l’opposant.

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Vers une guerre durable à Sri Lanka ?

Publié le 16 Janvier 2008 par Blanche dans Divers

http://lecourant.info/spip.php?article608

16 janvier 2008

 

Vers une guerre durable à Sri Lanka ?

 

La situation à Sri Lanka s’est nettement dégradée depuis que le gouvernement a pris la décision le 2 janvier dernier de se retirer de l’accord de cessez-le-feu, déjà nettement bafoué depuis deux ans. Depuis 1983, année qui marque l’entrée dans la lutte armée des LTTE (Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul) pour obtenir un état indépendant plus de 70 000 personnes ont été tuées. La décision du gouvernement laisse voir se profiler une année 2008 sanglante sur le territoire.

 

 

En 2002, le gouvernement de la présidente Mme Kumaratunga avait conclu sous l’égide de la Norvège un accord de cessez-le-feu avec le groupuscule des LTTE ; accords qui depuis l’arrivée au pouvoir du président Mahinda Rajapakse ont pris de plus en plus l’allure d’une plaisanterie. Les combats ont fortement repris après l’élection, fin 2005, de Mr Rajapakse nationaliste partisan d’une méthode forte contre les LTTE. Bien que le cessez-le-feu est largement volé en éclat au cour des dernières années, que les droits de l’Homme est été à maintes reprises bafoués et qu’ils n’aient lieu d’être uniquement sur le papier, aucune des parties au conflit n’avaient pris la responsabilité de dénoncer l’accord de 2002. C’est chose faite depuis le mercredi 2 janvier, date à laquelle le premier ministre Ratnasiri Wickremanayake a annoncé que le gouvernement se retirait du cessez-le-feu.

Quelques jours après l’annonce de cette décision, la violence est encore montée d’un cran avec les décès d’un chef militaire du côté des Tigres et d’un ministre du côté du gouvernement. Le 5 janvier, suite aux violents combats qui ont fait rage dans le district de Mannar, au nord ouest de l’île, Shanmunganathan Ravishankar, chef militaire responsable des renseignements au sol des LTTE, est décédé suite à l’explosion d’une bombe au passage de sa voiture. L’annonce du décès de celui que l’on surnommé le Colonel Charles a été faite par le site Internet Tamilnet. Bien que le site affirme que l’attentat visait directement le commandant tamoul, le responsable du ministère de la Défense nie le fait que le gouvernement est cherché délibérément la mort du Colonel. Trois jours plus tard, le gouvernement déplore le décès d’un ministre suite à un attentat attribué aux LTTE. D.M. Dassanayake, ministre de la construction nationale, a succombé le mardi 8 janvier aux blessures dues à l’explosion d’une bombe à fragmentation, nouvelle marque de fabrique des LTTE, au passage de sa voiture à une vingtaine de kilomètres du nord de Colombo. Depuis cet incident les mesures de sécurité ont été renforcées dans l’île. Une vaste opération de recherches et de contrôles a été lancé dans Colombo et dans les environ de l’aéroport international. En près d’une semaine 75 000 personnes ont été interrogés et 198 arrêtés.

Le 3 janvier le gouvernement a communiqué à la Norvège un préavis de deux semaines pour mettre formellement fin à la trêve avec les LTTE, trêve qui a pris officiellement fin aujourd’hui 16 janvier. Le contrôle effectué par les observateurs de la paix norvégiens et islandais prend également fin aujourd’hui, les 20 norvégiens et les 10 islandais présents et chargés de superviser le plan de paix étant sommés de quitter le territoire. La Norvège ne devrait pas perdre sa fonction officielle dans la résolution du conflit bien que le ministre des Affaires Etrangères de Sri Lanka affirme qu’il faudra dans l’avenir redéfinir son rôle. Il faut noter que la Norvège et l’Islande n’ont pas inscrit les LTTE dans leur liste des organisations terroristes contrairement à la France qui rappelle son opposition totale au recours à la violence et appelle à faire preuve de retenue et à renouer le dialogue politique.

Jeudi 10 janvier les Tigres ont annoncés qu’ils étaient prêt à « sauver » le cessez-le-feu de 2002 et étaient disposés à une trêve mais également à une guerre totale si le gouvernement le souhaitait. Le lendemain les autorités gouvernementales ont fait savoir qu’ils opposaient une fin de non-recevoir à cette requête. Chandrapala Liyanage, porte-parole de la présidence, a fait savoir à l’Agence France Presse que le gouvernement maintiendrait ses opérations militaires contre les Tigres et dévoilerait d’ici le 4 février « un projet de règlement politique du conflit ethnique ».

Dans la matinée, l’armée de l’air avait annoncé avoir « atteint avec succès » des positions de la branche maritime des séparatistes à Alampil, dans le district de Millaithivu au nord du pays.


 

La tournure que prend le conflit aujourd’hui laisse présager une catastrophe sur le plan politique, humain et économique.

Au même moment où l’Union Européenne se dit très inquiétée des multiples violations des droits de l’Homme depuis l’annonce faite par le gouvernement, le haut conseiller du président Sri Lankais, Mr Jayantha Dhanapala, en charge du processus de paix a présenté sa démission. Il a fait connaître sa décision trois jours après l’annonce du retrait du gouvernement du processus de paix. Dhanapala, ex-candidat au poste de secrétaire général de l’ONU, avait été nommé à ce poste le 1erdécembre 2005.

L’économie Sri Lankaise déjà mis à mal par la baisse touristique de 11% en 2007 suite au regain des violences risque de se retrouver dans une position plus que périlleuse. Les investisseurs étrangers se retirant peu à peu du territoire, l’aide internationale bloquée, la population s’appauvrissant suite à une très forte diminution du pouvoir d’achat… Ajouté à la crise internationale du pétrole, le Sri Lanka ne pourra que difficilement sortir indemne d’une reprise très violente du conflit.

La liberté de presse est également mise en danger. Jusqu’à présent seul les professionnels sri lankais étaient touchés par les vagues d’arrestations, les assassinats et les interdictions diverses de publications et de diffusion. Depuis la fin de l’année 2007 et l’arrestation de deux journalistes français pour avoir filmé un point de contrôle militaire, la presse internationale voit naître le risque de ne plus pouvoir travailler librement sur le territoire.

Le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pense que la situation actuelle va largement entraver la livraison d’aide et compromettre fortement la sécurité des travailleurs humanitaires. Le milieu humanitaire est déjà fortement marqué par l’assassinat de membres de membres d’Action Contre la Faim en 2006 et de la Croix Rouge en 2007. Une très forte inquiétude également au sujet du recrutement des enfants soldats par les LTTE si le conflit s’intensifie a été exprimée par Zola Dowell, directeur du bureau sri lankais de l’OCHA. L’UNICEF continue d’accuser les séparatistes d’utiliser des enfants comme combattants bien qu’ils aient donné l’assurance de relâcher tous les soldats mineurs. Le nombre de jeunes combattant dans les rangs des LTTE est estimé à 1 448 dont 290 enfants de moins de 18 ans. 

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Sidr dévaste le Bangladesh

Publié le 20 Novembre 2007 par Blanche dans Divers

Sidr dévaste le Bangladesh

 

Jeudi 15 novembre, le cyclone Sidr a dévasté le sud du Bangladesh. Depuis 1877, année où ont commencé les mesures métrologiques dans cette partie du monde, Sidr est le deuxième plus violent cyclone a avoir frappé le Bangladesh.

 

Sidr, cyclone de catégorie 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson (graduée de 1 à 5 suivant l’intensité des vents des cyclones tropicaux), se place juste après le cyclone Gorky, de catégorie 5, qui avait tué 138 000 personnes dans le pays en 1991. 

Le cyclone, d’un diamètre de 500 km, a frappé les côtes du Bangladesh avec des vents de 220 à 240 km/h, tuant plus de 2 200 personnes selon le dernier bilan officiel. Le Croissant Rouge bangladeshi fait état de 5 000 à 10 000 morts. 

Sidr a également endommagé les axes de communication (routes inondées, ponts effondrés) et les réseaux téléphoniques et électriques, coupés dans plusieurs régions.
Environ 210 000 hectares de cultures ont été endommagés et des centaines de milliers de volailles et bétails tués.

La population bangladeshi, comptant 80% de ruraux vivant pour la moitié avec un revenu annuel de moins de 100 US$, a déjà du mal à se relever des inondations spectaculaires de fin juillet 2007, qui avait inondés 60% du pays.

Le cyclones tropicaux qui de forment dans le golfe du Bengale sont parmi les plus meurtrier du monde.

 

Depuis le cyclone Gorky en 1991, le gouvernement de Dacca a pris des mesures préventives en construisant des abris anticycloniques sur pilotis le long des côtes qui laissent passer les vagues et qui peuvent abriter de 500 à 5000 personnes. Ils sont équipés de réserves de nourritures, d’eau potable et de toilettes. Des volontaires sont chargés de donner l’alerte et d’évacuer les populations vers ces abris. L’alerte déclanchée par les stations météorologiques est relayée par des volontaires formés par le gouvernement qui sont également chargés de l’évacuation des populations. Ce système a permis l’évacuation et la protection d’1,5 million de personnes pendant le passage de Sidr.

 

 

Vendredi la Commission Européenne avait annoncé une aide qui, devant l’ampleur de la catastrophe, a été augmentée lundi de 2,15 millions à 9,35 millions de dollars.

La France a annoncé une aide d’urgence de 500 000 euros. Le ministère des Affaires étrangères précisent que deux tiers de cette aide sont destinés à de l’alimentaire. 

En Belgique, le ministre des Affaires Etrangères, Karel De Gucht, octroie une aide 250 000 euros pour un programme appelé « cash for work » destiné à apporter un emploi temporaire, des semences et du matériel agricole à 2 500 familles. Sabine Laruelle, ministre de la Coopération au développement, débloque 1,4 million d’euros destinés à l’aide alimentaire de 200 000 agriculteurs par le biais de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations - Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)
Du côté des Organismes Non Gouvernementaux, le Secours Populaire français et la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FISCR) ont lancé un appel aux dons. La FISCR coordonne actuellement quatre équipes d’évaluation sur le terrain.

Bien que l’aide internationale ait l’air  plus préparé et organisé par rapport à ce genre de catastrophe naturelle de grande ampleur, il faut espérer que l’ « effet tsunami » ne se reproduira pas au Bangladesh et qu’une réelle aide sera apportée aux victimes. Suite au tsunami de décembre de 2004, beaucoup d’ONG n’avaient pas su dire stop à leurs donateurs et s’étaient retrouvé avec un surplus de fond ce qui avait mené à une présence trop longue de ces ONG sur le terrain et des projets conduits à la va-vite. L’ « effet tsunami » avait vu naître des phénomènes comme la multiplication de petites ONG non formées, des blocages de fonds par les autorités et une augmentation de la corruption comme à Sri Lanka. 

 

 

 

 

 

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Etat d’urgence et répression au service de Musharraf

Publié le 6 Novembre 2007 par Blanche dans Divers

Etat d’urgence et répression au service de Musharraf

 

Le président du Pakistan, Pervez Musharraf, a décrété samedi 3 novembre l’état d’urgence et la suspension de la Constitution en invoquant la multiplication des attentats islamistes et le fait que « le système judiciaire paralysait différents organes de l'Etat et créait des blocages dans la lutte contre le terrorisme » (selon l'agence de presse officielle APP).

 

Ces décisions ont été prises au moment où la Cour Suprême devait se prononcer sur la validité de la réélection du président au suffrage indirect le 6 octobre 2007, considérée comme non-conforme à la Constitution par l’opposition. Le président de la Cour Suprême a été limogé et remplacé par un proche du Président Musharraf dans la journée de samedi. L’opposition affirme que le président cherche à conserver le pouvoir auquel il a accédé après un coup d’Etat en 1999.

 

La situation a pris aujourd’hui une tournure plus dramatique avec la répression violente de manifestations d’avocats contre l’état d’urgence. Manifestations durant lesquelles la police a chargé à coups de matraque et de gaz lacrymogène avant de procéder à des rafles. En trois jours près de 1.500 personnes, la plupart avocats, magistrats, responsables et militants de partis politiques, ont été arrêtées ou assignées à résidence. L’opposition annonce des chiffres allant de 2300 à 3500 personnes arrêtées. On compte dans les personnes assignées à résidence des magistrats ayant refusé de prêter serment au président après la proclamation de l’état d’urgent, comme le juge I.M. Chaudhry, ex-président de la Cour Suprême. Les avocats continuent a appelé à une grève nationale contre l’application de l’état d’urgence.

 

Sous la pression de la communauté internationale, qui envisage de réexaminer l’aide apporté au pays, le pouvoir a affirmé que les élections législatives prévues pour mi-janvier seraient maintenues. La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a signalé un possible retrait de l’aide américaine, qui s’élève à 11 milliards de dollars en 6 ans. Les Pays-Bas ont annoncé un gel de leur aide pour la fin 2007 et l’année 2008. Il serait en effet ennuyeux de maintenir un soutien à un chef militaire qui a pris le pouvoir par la force et qui suspend les droits fondamentaux.

 

http://www.lecourant.info/spip.php?article370

mardi 6 novembre 2007, parBlanche Mattern

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Décès du numéro deux du mouvement séparatiste Tamoul

Publié le 2 Novembre 2007 par Blanche dans Divers

Décès du numéro deux du mouvement séparatiste Tamoul

 

S.P. Tamilchelvan, chef politique des LTTE a été tué ce matin aux alentours de 06H00 locales (00H30 GMT). Le numéro deux du mouvement a péri dans un raid aérien mené par l'Armée de l'Air Sri Lankaise sur la base de Kilinochchi, "capitale" des Tigres où se tenait une réunion des hauts responsables du mouvement séparatiste. L'armée a confirmé avoir lancé deux attaques aériennes simultanées contre une base des LTTE et une base des "Black Tigers", le bastion des kamikazes LTTE, dans le district de Kilinochchi. D'après le service de défense du gouvernement de Colombo, les deux cibles auraient été complètement détruites durant ces attaques.

Depuis l'attaque aéroterrestre menée par les LTTE le 22 octobre sur la base militaire d'Anuradhapura qui avait causé la mort de 35 personnes et détruits huit avions de l'Armée de l'Air Sri Lankaise, les raids aériens sont de plus en plus fréquents sur les bastions rebelles du nord du pays.

Mercredi 31 octobre, le président Mahinda Rajapakse a instauré par le biais d'une note intitulée "Interdiction de publication et de transmission d'informations militaires sensibles", des lois d'urgence de censure des informations sur les opérations militaires dans le pays et l'achat d'armement par les forces de sécurité. Le gouvernement avait imposé la censure de 1998 à 2001.

Le pays s'attend dans les semaines à venir à voir une multiplication des raids aériens de l'armée et des attentats de la part des LTTE. Suite à cette censure des médias, le conflit déjà extrêmement difficile à couvrir par la presse locale et internationale, pourrait ne plus l'être, ce qui laisserait la porte ouverte à un démantèlement de l'Etat de Droit.

Depuis l'arrivée au pouvoir fin 2005, du président Mahinda Rajapakse, environ 2500 personnes ont péri, le trêve de cessez-le-feu signée par les deux parties en février 2002 ayant volé en éclats. Le conflit opposant les LTTE, qui se battent pour l'indépendance du Nord et du Nord Est de Sri Lanka, au gouvernement a causé la mort de plus de 60 000 personnes depuis le début du conflit au début des années 80.

http://www.lecourant.info/spip.php?article353

vendredi 2 novembre 2007, par Blanche Mattern

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Les Tigres Tamouls reprennent les hostilités

Publié le 23 Octobre 2007 par Blanche dans Divers

Les Tigres Tamouls reprennent les hostilités

Attaque d’une base militaire à Sri Lanka

 

Les LTTE (Tigres de Libération de l’Ealam Tamoul) ont mené lundi 22 octobre vers 3 heures du matin un raid aéroterrestre contre la base militaire d’Anuradhapura, dans le nord de la zone singhalaise.

Ce raid intervient près de 6 mois après la première attaque aérienne des séparatistes, le 28 avril dernier et après une semaine de combat violents en zone tamoule, semaine durant laquelle l’armée a annoncé la mort de nombreux combattants tamouls. Il s’agit de la première attaque de ce type par les LTTE et l’opération la plus importante menée depuis vingt ans.

"Des attaques similaires dans l’avenir"

"C’était une opération combinée de notre force aérienne et de nos troupes à terre. L’objectif était la base aérienne d’Anuradhapura, qui est le centre logistique de l’armée dans le nord. Nous n’excluons pas de mener des attaques similaires dans l’avenir.", a dit le porte-parole des LTTE, Rasiah Ilanthiraiyan.

Les Tigres auraient largué deux bombes depuis des avions de fabrication Tchèque acheminés en pièces détachées dans le pays. D’après un porte-parole de l’armée, l’attaque a fait neuf morts et vingt blessés parmi les militaires de la base. Une vingtaine de séparatistes auraient été tués dans la fusillade qui se serait continuée jusque tard dans l’après-midi. Deux hélicoptères MI-24 et un avion d’entraînement de l’armée auraient été endommagés. Un couvre-feu a été décrété sur la zone le temps que la recherche des attaquants se poursuive.

Violations des droits humains

Cette attaque arrive après la visite de Louise Arbour, Haute Commissaire aux Droits de l’Homme, qui s’est dites alarmée par la faiblesse de l’Etat de droit à Sri Lanka. Elle a regretté l’absence d’enquêtes solides et de poursuites alors qu’ont été rapportés de nombreux assassinats, enlèvements et disparitions. Fin septembre, plusieurs ONG avaient tiré la sonnette d’alarme au Palais des Nations au sujet de la situation dramatique des Droits de l’Homme à Sri Lanka. Elles avaient également demandé l’installation par le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme d’un bureau permanent afin d’enquêter sur place sur les violations des droits humains. Plus de 5 000 personnes ont été tuées depuis début 2007 durant les attaques terrestres, maritimes et aériennes. Depuis 1983, les combats entre le gouvernement et les LTTE qui luttent pour obtenir la création d’un territoire indépendant tamoul dans le nord et le nord-est du pays ont causé la mort d’environ 70 000 personnes.

http://www.lecourant.info/spip.php?article314

mardi 23 octobre 2007, par Blanche Mattern

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